Introduction
LE LIBAN
Le petit pays qu'est le Liban s'étend sur 200 km de la côtc orientale de la Méditerranée, de la Jordanie et d'Israël au pays des Alaouites en Syric. Une bande côtière, plate-forme d'émersion entre la mer et la montagne, s'élargit en six endroits pour former les plaines oè s'étendent et prospèrent les régions de Tyr, de Sidon, de Damour, de Beyrouth, de Tripoli et d'Akkar.

La montagne prend pied directement dans ce littoral et s'élève, par des pentes, généralement adoucies mais toujours travaillées par l'érosion active, jusqu'à 1.800 m d'altitude dans le sud et 3.000 m dans le nord du Liban.

Des rivières et des torrents entaillent ses flancs par des vallées profondes, aux versants escarpés.

Un plateau calcaire, un karst en pleine jeunesse, que la neige couvre durant 7 à 8 mois tous les ans, sépare la face méditerranéenne du pays de la plaine intérieure de la Békaa vers l'intérieur: la descente est raide, telle une muraille haute de 800 m. A son pied s'étend un maquis en pente douce jusqu'à la plaine elle-même qui est large de six et longue de 145 km en moyenne.

La dernière chaîne de montagne, l'Anti-Liban, aux formes douccs, sans constrastes, sans végétation, ferme l'horizon du côté syrien.

Une plaine côtière, une montagne, une plaine intérieure suivie d'une autre montagne, c'est tout le scléma du Liban.

Sur cette terre de 10.500 km2 dont 200.000 hectares seulement sent cultivés, vivent 1.300.000 habitants appartenant aux trois religions monothéistes: le Juda&iulm;sme, le Christianisme et l'Islam, avec toutes leurs ramifications; en tout une quinzaine de rites religieux, seulement ...

A cela s'ajoute une dizaine de tendances politiques dont les visées s'enchevêtrent de toutes les façons possibles: les uns voudraient la fusion du Liban avec un pays limitrophe, les autres souhaiteraient le voir englobé dans le rêve de l'unité islamique; une catégorie veut le défendre et le conserver dans son cadre et son état actuels; nous ne citons là que des exemples.

Cette <<urne trop pleine>> débordait de temps en temps et le sang coulait. <<Tant mieux! se disaient les uns, Dieu nous a reconimandée la guerre sainte.>> <<Tant pis! gémissaient les autres, l'on ne peut faire mieux, ni autrement. Il faut bien se défendre.>>

Et les spectateurs étrangers de se frotter les mains, d'applaudir, de s'attendrir. de s'indigner on de s'apitoyer même. Il y en avait qui finançaient le jeu on qui assumaient l'entraînement des futures victimes avant de les lancer dans l'arène...

Bref, les influences intérieures et extérieures réagissent les unes sur les autres, donnent une intensité vertigineuse à la vie confessionnelle; les habilants sont en perpétuelle alerte! . . .

LA RÉGION DU JOBBÉ

La face occidentale du Liban comprend, au départ de ses plus grandes vallées, des circlues façonnés par l'érosion dans la structure géologique originelle. On en compte sept du nord au sud du Liban. Le pays de Hadeth fait partie du deuxième de ces cirques en partant du nord: c'est le Jobbé de Bécharré, qu'on peut voir en entier du promontoire sur lequel est sis le bourg.

Au nord, à l'est et un peu au sud, à une distance moyenne de 10 à 12 km, c'est la montagne circulaire des Cèdres, haute de plus de trois mille mètres. Sa pente raide entoure, comme les parois d'une auge gigantesque, un ensemble de paliers, de pentes, de collines, de vallons, extrêmement accidentés et profondément creusés par le cours de la Kadicha.

Au sud-ouest et à l'ouest, c'est la tombée rapide des pentes qui ne s'arrétent que bien loin sur la pliine d'oliviers et d'orangers de Zghorta et de Tripoli et Sur la Méditerranée qui fernie l'horizon ...

Le palier où l'on voit les Cèdres historiques du Liban, dont le bois aurait servi à la construction du Temple de Salomon à Jérusalem, se termine par une falaise haute de 150 mètres d'où jaillit la rivière de la Kadicha.

La vallée, qui lui donne son nom, est l'un des facteurs les plus déterminants de la structure du sol et de la vie des habitants. Elle s'ouvre comme une large plaie et accélère la descente de la montagne jusqu'à mille mètres de profondeur. dans toute l'épaisseur du jurassique. Elle n'a ni épaulement ni rebord. La distance d'une lèvre à l'autre dépasse rarement 400 mètres alors que le fond, où coule la rivière, se trouve à 800 ou 900 mètres de la tonibée à pic de la roche calcaire.

Sur son pourtour supérieur, que contourne la route carrossable, vivent 18 villages dont l'ensemble forme le Jobbé de Bécharré et qui sent: Ehden, A&iulm;n-tourine, Kfar-sgháb, Bâne, Haouka, Blaouza, Hadchite, Bécharré, Bka'kaffra, Bkerkacha, Baz'oun, Hasroun, Dimâne, Beit-raad, Hadeth, Kneiwer, Beit-Mender.

L'on a souvent comparé cette région à un amphithéâtre dont Ehden occupe l'aile droite et Hadeth, l'aile gauche et dont l'arène serait emportée par la rivière de la vallée sainte! Les deux villages se font face à 4 km à vol d'oiseau alors qu'ils sont séparés des Cèdres, point de départ de la vallée, par 12 et 14 km. L'on ne peut passer de l'un à l'autre sans faire le tour complet de la Kadicha et parcourir ainsi tout le Jobbé, foyer d'origine et de rayonnement des Maronites en Moyen-Orient.

La route traverse les villages eux-mêmes, leurs vignobles, leurs vergers plantés de pommiers, et ne passe que rarement dans les champs de céréales et légumineuses. Ceux-ci s'étendent plus haut, vets l'amphithéâtre, remontant les pentes jusqu'aux flancs raides de la montagne qui les entoure, les protège et les alimente en eau par des résurgences abondantes à la base de la couche cénomanienne que la neige couvre 7 à 8 mois dans l'année.